La fertilité des femelles desert
Justin Kobylka, traduit par Ambre Tixier, juillet 2016.
Introduction:
Si vous êtes un vieux passionné des pitons royaux, vous devez avoir entendu (ou expérimenter) de la mauvaise chance du gène desert. Cette superbe mutation peut avoir de très beaux coloris de pattern selon les gènes qu’on combine avec, avec toujours une touche de doré dans la plupart des combos.
Rumeurs initiales:
Quand les premières rumeurs ont vu le jour, personne ne voulait qu’elles soient vraies.
« La femelle reste petite », « les femelles restent maigres comme des pantherophis gutta- tus », « il avait déjà du avoir des super combos avec le desert ». Les gens écoutaient plus ou moins ces rumeurs, certains ont essayé de se faire leur propre idée sans vraiment réussir. J’ai personnellement payer cher de ces rumeurs, évitant de m’embrigader dans des combos avec le désert, puis j’ai testé sans succès par la suite.
Premières experiences:
Avec les années, les rumeurs de problèmes avec les femelles desert sont devenues de plus en plus grandes. Beaucoup avaient du mal à faire grandir les femelles desert pour les faire reproduire, alors que quelques uns y arrivaient. La meilleure source d’information que j’ai pu trouver est à travers le forum BLBC. Beaucoup de détails intéressants peuvent être trouvés en lisant et en comptant le nombre d’éleveurs ayant des problèmes avec ces fe- melles. Ce qui est certain, c’est que les gens cherchaient des réponses à ce problème mais que les résultats n’étaient pas là. On peut trouver une expérience « pas à pas » au- jourd’hui à travers le site d’Albey, Albey’s Too Cool Reptiles. Il donne des détails sur sa femelle desert de 2kg qui a fait des slugs à plusieurs répétition. Il y a aussi des éleveurs qui postent des détails de la reproduction de leurs femelles desert, sans résultat.
Toutes les pontes étaient des slugs, certains ont dit que c’était surement à cause de la température. Quand il y avait de bons oeufs à l’intérieur de la femelle, ils semblaient im- possible à pondre avec succès pour elle, et soit elle allait mourir, soit elle avait besoin d’une operation chirurgicale.
Une autre idée se propageait, c’est qu’il faudrait peut être faire grossir plus que la normale et vieillir plus les femelles desert avant de les lancer dans la reproduction. A cette époque, je n’avais jamais élever de femelle desert jusqu’à un poids de reproduction. J’ai donc vendu mes femelles car pour moi il n’y avait pas de véritable solution, comme des animaux de compagnie, pour leur beauté. J’ai juste gardé une Pastel Tiger (Pastel Desert enchi) dans l’espoir de pouvoir un jour la faire grandir assez pour voir si la taille était vraiment le problème.
Mon étude de cas:
Un peu avant 2016, ma femelle pastel enchi desert faisait plus de 3kg, plus que je n’aurai jamais osé imaginer. Je lui ai fais une échographie, et j’ai vu qu’elle avait de très gros follicules mêmes avant de la mettre avec un male. J’ai donc décidé de la mettre avec un seul male une seule fois et de voir ce qui en découlerait. Ce qui me décevait, c’est que la plu- part des avis, conseils, provenaient de personnes qui n’avaient pas experimenter eux-mêmes la chose. Quand j’ai finalement découvert que ma femelle était pleine, j’ai immédiatement partagé sur ma page l’événement tel qu’il était.
J’avais l’impression que reproduire une femelle de 3kg était quelque chose d’unique, et que peut être on pourrait voir les choses sous un autre angle, et même peut être que j’aurai une issue différente des autres éleveurs.
Depuis le tout début, j’éveillais l’intérêt et étais supporté, mais aussi lynché. Certains disaient que c’était irresponsable de faire une reproduction avec elle car cela allait la tuer. Certains disaient que j’aurai la même issue que les autres, que je me fichais de la santé de mes animaux et que je risquais sa vie. Pour moi, c’était ridicule car elle est pour moi un animal spécial, car c’est moi qui l’ai fait grandir à travers les années et que je n’avais pas de but financier à la garder et à la nourrir. La santé de mon animal était très important pour moi depuis le début et l’intervention s’est faite que quand j’ai eu la certitude qu’elle survivrait. De plus, cette passion est faite par des gens qui expérimentent, testent des choses pour agrandir les savoirs sur ces animaux, peu importe les issues!
Toutes les étapes de la reproduction se sont passés exactement comme je m’y attendais. Elle a fait une belle et grosse ovulation, et sa mue de post ovulation a eu lieu exactement 20 jours après celle-ci.
Après cela, (30 jours après) je l’ai palpé pour savoir si les oeufs seraient bons ou des slugs. La plupart avaient l’air bien gros, mains bougeaient presque pas, et étaient plutôt resserrés les uns les autres. Je ne pouvais pas les compter facilement comme la plupart des femelles gravides. 28 jours après sa mue, j’ai trouvé un slug. Je me suis sentie soulagée d’un côté, car c’était un signe qu’elle pouvait expulser ses oeufs.
Malheureusement, c’était le début d’une grosse et longue attente. Plus j’attendais, plus je me disais que cela finirait mal pour elle. Etre sur qu’elle allait survivre devint alors ma priorité. Comme elle dépassait alors les 30 jours d’attesté après la date ou elle aurait du pondre, j’ai alors décidé d’extraire les oeufs de façon chirurgicale. Je voudrais remercier Carlos de OTB Reptiles pour son aide dans ce processus. Il n’a pas seulement partagé des informations avec moi à propos des femelles desert, il m’a aussi présenté à un vétéri- naire qui a déjà réussi à extraire des oeufs de femelles desert. Ces efforts pour aider un éleveur à sauver un serpent dans le besoin montre qu’il a de très bonnes qualités et de- vrait être reconnu dans la communauté des éleveurs de reptiles.
Le 4 juillet, elle a pu expulser ses oeufs et Dr Atlas a très bien travailler puisqu’elle a survécu. Il m’a dit que les 7 oeufs étaient de bonne taille, mais qu’ils étaient collés à l’utérus et ne pouvait pas descendre pour sortir de la femelle.
En accord avec le vétérinaire, les oeufs avaient l’air fertiles et normaux, mais décolorés à cause de l’attente trop longue. Un autre point intéressant: le vétérinaire m’a dit que les femelles desert n’avaient pas du tout de connection entre l’utérus et le cloaque. La ponte naturelle ne pouvait donc pas se faire, à cause de cela, c’est aussi pourquoi les oeufs pondus normalement sont des slugs. Ma femelle va maintenant bien, et se comporte normalement. Même si je n’ai pas réussi à avoir d’oeufs viables, je suis ravi qu’elle aille bien et elle restera mon animal de compagnie pour le reste de sa vie.
J’espère que cela sera reconnu comme une étude fiable et sérieuse pour ceux qui souhaitent comprendre cette mutation unique et le challenge qu’elle représente.
Merci à Justin pour avoir donné son accord pour la traduction de cet article.
Lien: https://jkrballstreetjournal.com/2016/07/17/fertility-in-desert-females-an-overview-and- case-study/